Photo : Apex Racing League
Depuis plusieurs années, le sport automobile virtuel, le Sim Racing, continue de grossir. Après avoir touché le monde professionnel pendant la période du Covid, il s’est propagé à une population de pilotes plus amateur ou débutant ces derniers temps. Certains, sceptiques à l’idée de se lancer, s’entraînent aujourd’hui plusieurs fois par semaine et ont même pris goût à la compétition virtuelle.
Nous avons discuté de ce sujet avec Paul Trojani et Benoît Nud, deux joueurs virtuels qui ont su apprendre du virtuel pour s’améliorer dans le réel.
Que pratiquez-vous comme discipline de manière virtuelle ?
Paul : Je pratique le sport automobile sur jeux vidéo autrement appelé le Sim Racing. Je roule principalement dans des compétitions en sprint, mais je me laisse aller à quelques courses d’endurance pour m’amuser !
Benoit : En Sim Racing, je roule dans différentes catégories ! L’aspect virtuel me permet vraiment de toucher à tout et de prendre de l’expérience en continu. LMP2, Formule Renault 2.0, Mitjet 2L, GT3, il y en a pour tous les goûts. Pour être tout à fait honnête, on m’avait demandé si je roulais sur simulateur et je n’y avais jamais pensé, je voyais ça comme quelque chose réservé aux grands pilotes de F1 ou de GT. Mais après Charade, une connaissance m’a fait essayer son simulateur et j’ai totalement changé d’avis ! Je ne peux plus m’en passer avant d’aller sur une épreuve.
Pouvez-vous parler de votre dernière course ?
Paul : Je roule principalement sur iRacing, qui est une des références en matière de course virtuelle. Le système est également bien pensé avec une catégorisation des pilotes qui permet de rouler contre des pilotes de son niveau. Ma dernière course était en Formule Renault 2.0 à Spa-Francorchamps, épreuve que j’ai remportée après un dépassement dans le dernier tour !
Benoit : Avec Paul et nos autres co-équipiers, j’ai participé à ma toute première course en ligne, qui était les 24 Heures du Mans sur iRacing. Je me suis vite rendu compte que je n’étais pas assez préparé pour une épreuve aussi difficile, même virtuelle à la maison ! Cela demande déjà plus d’expérience, mais de la préparation, comme en vrai ! C’est une épreuve à refaire, même si les prochaines seront moins longues pour s’habituer.
L’entraînement et la pratique virtuelle sont-ils vraiment des plus ?
Paul : L’entraînement virtuel est un gros coup de pouce dans mon cas. Je n’ai pas l’occasion de rouler souvent comme certains pilotes de la Formule Renault Cup, donc c’est vraiment un plus dans mon quotidien. Pendant le confinement, j’ai énormément roulé sur simulateur et j’ai passé un gros cap dans mon pilotage.
Benoit : C’est vraiment un gros plus ! Beaucoup de pilotes performants aujourd’hui dans le réel sont passés par le virtuel et on voit que l’inverse est vrai aussi. Je pense que c’est très important dans l’apprentissage, car plusieurs éléments comme les trajectoires, les freinages, etc… peuvent être pratiqués avant d’attaquer la vraie piste. On peut également essayer des autos différentes, voire même trouver la sienne et déjà, encore une fois, prendre ses repères.
De quelle façon la pratique virtuelle vous a-t-elle aidé en réel ?
Paul : La pratique virtuelle m’a beaucoup appris sur tous les aspects e la course automobile, sauf peut-être les procédures autour de la course, mais le point le plus bénéfique est certainement dans la gestion de course. Savoir gérer ses pneumatiques, mais aussi être rapide longtemps.
Benoit : Aujourd’hui, cela m’aide encore peu, car je me suis investi en Sim Racing très récemment, mais j’en vois déjà les bienfaits ! En arrivant à Dijon, j’ai tout de suite été à l’aise sur le tracé et je savais comment prendre les courbes rapides dont certaines sont à l’aveugle !
Quel est l’investissement idéal à faire pour prendre du plaisir au volant et s’améliorer ?
Paul : Le Sim Racing coûte globalement assez cher de mon point de vue, car pour avoir du matériel qui se rapproche de la réalité, on se rapproche des 5000 euros. Mais il est tout à fait possible de pratiquer et de s’améliorer avec un budget bien plus faible. En termes de temps, le plus efficace est de rouler trois heures par semaine. Les réflexes et repères se trouvent assez vite et cet investissement en temps est déjà très bien pour progresser.
Benoit : En termes de temps, il est bien de faire une grosse session avant d’arriver sur le meeting. Cela permet d’avoir une journée d’essais sans surcoût (sans pneus, sans essence et surtout sans casse potentielle !). Avoir un ingénieur sur place pour nous aider est aussi une bonne chose, même si pas indispensable. L’investissement financier lui peut sembler important aussi, mais il peut se faire progressivement avec du petit matériel, puis il est possible d’évoluer ! C’est surtout ceci qui permet au plus grand nombre de découvrir le sport automobile et de s’entraîner avec ses moyens.
Où peut-on trouver des pilotes facilement pour rouler ensemble ?
Paul : Le mieux est de rentrer dans une équipe d’E-sport, comme je l’ai fait. J’ai eu la chance d’intégrer la Virtualsdrivers by TX3 qui est une grande équipe française. Grâce à eux, j’ai des équipiers avec qui rouler, certains sont devenus des amis et nous progressons ensemble à travers le jeu !
Benoit : Sur la simulation que nous utilisons avec Paul, iRacing, il est très facile d’entrer en contact avec des pilotes. Le jeu regroupe les compétiteurs par niveau et il est possible de discuter à l’oral ou par tchat. On se fait donc vite des connaissances et après des amis avec qui rouler et s’entraîner ! En plus, sur le TTE, plusieurs pilotes roulent déjà et c’est comme ça que j’ai rencontré et que je roule maintenant avec Paul.