Revenu sur le TTE pour la finale du Mans en engageant une Formule Renault 2.0 en Formula’Cup, Lionel Robert comptait bien finir sa saison 2019 en beauté. Première course, première victoire. En plus de se faire plaisir au volant, le Sarthois comptait bien mettre en avant son école de pilotage LR Promotion pour la saison 2020. Présentation :
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous présenter votre école de pilotage et vous-même ?
« Lionel Robert. Je suis pilote depuis 35 ans et je compte 8 participations aux 24 Heures du Mans. Principalement dans les années 90. Aujourd’hui je pilote toujours, mais je développe de plus en plus d’activités de coaching. J’ai un fils, Antoine (Robert), qui a seulement 19 ans a été champion en monoplace historique en 2017 et en T5 en 2018.
Mon école de pilotage se nomme LR Promotion. Je suis doublement diplômé avec le BPJEPS instructeur de pilotage et un diplôme plus rare qui est le DEJEPS. Il correspond à entraîneur de haut niveau. C’est un diplôme assez rare en France et il permet d’encadrer un sportif de haut niveau. Celui-ci permet bien entendu de coacher des débutants, gentleman driver ou jeunes pilotes. Mon rôle est de m’adapter au potentiel de l’élève et à ses envies.
Je développe ces activités aussi bien en journée d’essais avec du perfectionnement au pilotage, mais je propose aussi de la préparation à une première compétition et bien entendu, à des compétitions de tout niveau.
Nous évoluons principalement sur la Piste Fontenay Pôle 85 entre La Rochelle et Poitiers. Mais il nous arrive souvent de nous rendre sur des trackdays ou journée de roulage partout en France pour accompagner nos élèves. »
Pourquoi ce retour en Formula’Cup sur la finale du Mans ?
« J’ai eu effectivement l’occasion de venir rouler en 2019 en TTE avec une Formule Renault.
Il y a eu deux raisons à ce retour au Mans. La première est que je connais très bien les organisateurs du TTE et notamment Jean-Jacques (Hengel) depuis 40 ans. Ce lien est resté depuis et on partage des valeurs dans le sport automobile que le TTE défend dans son championnat. Cela m’a forcément rapproché d’eux.
La seconde raison était que nous étions disponibles pour venir rouler au Mans. Cette épreuve marque pour nous la fin de saison. Qui plus est, c’est une course à domicile pour nous. On y fête des titres, on invite nos partenaires et nos sympathisants. C’était plutôt naturel de venir au Mans, sachant que mon fils roulait en TTE Berline et Trophée Proto, je souhaitais également courir sur ce meeting. »
Parlez-nous un peu de votre participation en Formule Renault 2.0
« En fait, c’est une voiture que nous proposons à la location. Ainsi pour faire connaître notre équipe et la voiture afin d’éventuellement intéresser un pilote pour 2020, nous avons décidé de participer à la finale du TTE au Mans. Nous avons signé une victoire dès la première course, ce qui m’en a laissé un très bon souvenir.
L’idée est que la voiture soit louée en 2020 pour une jeune pilote ou un gentleman driver et que je sois avec lui en tant que coach. J’ai pu piloter personnellement en 2019 et je piloterai sûrement en 2020, mais ce n’est plus ma priorité principale aujourd’hui. Mon aspiration aujourd’hui est de transmettre un savoir et accompagner soit des plus jeunes soit des plus âgés au plus haut niveau possible dans le sport automobile.
Cette voiture a été achetée pour la compétition, car c’est l’ADN de LR promotion. Avec elle, nous aimerions faire progresser les pilotes qui nous font confiance sur la Formula’Cup 2020. »
En tant que coach sportif dans le milieu automobile, quels seraient les conseils basiques à donner à un pilote souhaitant gravir les échelons ?
« Schématiquement, je dirais qu’il faut très tôt se poser les bonnes questions. La principale étant surtout celle-ci “pourquoi on va choisir telle discipline et telle écurie”. Il faut se projeter à 3 ou 5 ans en avant plutôt que sur une carrière complète.
Cette question se pose, car si le jeune pilote n’a pas l’entourage nécessaire pour se positionner et analyser cette situation, alors la meilleure chose à faire est de trouver des personnes d’expériences qui pourront l’aider à faire les bons choix. Ce sera un gain de temps et surtout d’argent.
La réussite que j’ai eue avec mon fils (ndlr : titre en Historique et TTE – LMP3 en 2019), elle est tout à fait reproduisible avec n’importe qui, car à défaut d’avoir un gros budget, nous avions la connaissance du milieu et nous avons fait des choix judicieux, aussi bien au niveau des disciplines que des écuries et des voitures pilotées. L’alchimie a fonctionné pratiquement à chaque étape et la progression d’Antoine s’est avérée très rapide et significative avec des résultats à chaque saison.
Pour revenir directement à la question, si certains cherchent des conseils, ils peuvent me contacter. Une conversation téléphonique n’a jamais rien coûté et on peut échanger et discuter. J’attache beaucoup d’importance à ceci, quelle que soit la valeur du pilote et quel que soit le budget qu’il amène (j’ai des exemples de pilotes fortunés qui n’ont pas été bien entourés et qui n’ont pas réussi à progresser et gravir les échelons pour accéder à la discipline qu’il souhaitait atteindre).
Les choix à faire sont importants et une carrière, pour une jeune ou un gentleman driver, peut vite se retrouver dans une impasse. »
A contrario, quels seraient les conseils à donner à un gentleman driver pour se faire plaisir ?
« La réponse est quand même conditionnée, car on en revient à mon rôle de coach. Je me dois d’écouter mon élève. Ses envies, ses capacités physiques, sportives et financières.
On peut proposer beaucoup de choses, le gentleman peut être quelqu’un avec du budget ou pas. Comme la majorité des amateurs en sport automobile, le budget est limité. Dans ce cas, je conseillerais plutôt une discipline où il peut faire de la mécanique lui-même, donc plutôt une berline de la catégorie T1 ou T2. Dans ce cas-là, on reste quand même sur une expérience très riche et conviviale avec de la famille ou des amis, à bricoler sur la voiture et à gérer l’équipe.
Si le budget est présent, il est également très agréable d’être dans la situation où le pilote n’a rien à gérer concernant la préparation de la voiture et son transport. Il arrive avec son casque et sa combinaison et il s’installe dans la voiture, prêt à partir avec des professionnels qui s’occupent de tous les à côté. C’est mieux pour le plaisir ressenti à l’issue du week-end, mais le coût n’est pas le même.
Ensuite, si le pilote dispose de moyens plus conséquents, on peut tout de suite se diriger vers des championnats internationaux. On peut se tourner vers des courses majeures et profiter du “défaut” de notre sport, qui est que n’importe pilote “fortuné” peut faire les plus grandes courses d’endurance au monde. La sélection sportive n’existe pas vraiment en sport automobile contrairement aux autres pratiques sportives et c’est pour ça que les bonnes décisions, les bons choix se préparent pour éviter de gâcher une si belle expérience. »
Pour un pilote d’expérience comme vous, que pensez-vous des différentes compétitions de monoplace en Europe ?
« Ce genre de réponse est toujours difficile à donner. Je dirai qu’aujourd’hui, il y a plusieurs niveaux pour rouler. En monoplace, le top-niveau serait l’Eurocup, où se battent les jeunes pilotes qui rêvent de devenir les futurs Lewis Hamilton. Malheureusement, c’est une compétition où il faut beaucoup d’argent pour faire quelque chose de bien.
Ensuite, il y a l’Ultimate Cup Series, qui a pour avantage par rapport au TTE, d’être plus internationalisé. Cela peut éventuellement permettre aux pilotes d’avoir des contacts d’équipes étrangères, mais qui a pour inconvénient un coût plus conséquent. Surtout qu’en 2020, les nouvelles Formule Renault 3-R sont acceptées et seront les voitures à battre de toute évidence. Les voitures actuelles qui permettent de jouer la victoire en TTE, ne permettront plus que de gagner la catégorie en 2020 et non plus le scratch… Ce qui est souvent l’avantage de l’un est l’inconvénient de l’autre et inversement.
Concernant le TTE, c’est le seul championnat national de Formule Renault. Il a pour avantage d’être plus abordable que ce soit, au niveau des coûts d’inscription ou de déplacement. Le TTE est un championnat avec une très bonne ambiance et des personnes professionnelles qui mettent tout leur coeur pour faire briller la discipline et ses concurrents. »
Quel sera votre programme 2020 avec LR Promotion ?
« Concernant le programme, nous essayerons de faire le plus de compétition possible en dehors du calendrier des coaching en trackdays. Nous avons également une équipe de karting d’endurance, où de jeunes pilotes nous ont rejoints pour 2020. Ces mêmes pilotes seront peut-être amenés à monter les échelons et arriver en TTE dès 2021 je l’espère ! »
Pour plus d’informations sur LR Promotion, rendez-vous sur leur page Facebook.