En 2018, le TTE ouvrait un nouveau plateau à destination des monoplaces Formule Renault : la Formula’Cup. Les premiers concurrents répondent à l’appel et la série devient vite la référence française de la FR 2.0. Aujourd’hui, après deux saisons complètes de la Formula’Cup, deux pilotes ont été titrés. Le premier est un célèbre patron/pilote et le second était un jeune plein de talent, prêt à gravir les échelons.
Entretien avec notre champion 2018 de la Formula’Cup : Hugo Carini.
Pour les gens qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter ?
Hugo Carini, 24 ans. Je viens de la compétition Historique et je suis passé aux monoplaces plus récente en 2017 pour aujourd’hui avoir trois titres à mon actif en sport automobile. Mon premier a été acquis en Formule Ford, le deuxième en F3 Historique et le dernier en Formula’Cup sur le TTE.
En 2019, j’ai eu l’occasion de faire une saison en LMP3 qui s’est plutôt bien déroulée avec plusieurs podiums. Pour 2020, je ferai une nouvelle saison en LMP3 avec TS Corse.
D’où vous vient votre passion du sport automobile ?
Comme beaucoup de jeunes qui ont cette passion, j’ai un papa qui faisait de la course depuis qu’il a le permis. Il a fait environ 10/15 ans de Formule Ford et après de la F3 Historique. Il a arrêté net et m’a transmis le flambeau pour rouler. Ma passion vient de lui. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de rouler ensemble, mais nous avons récemment acheté une deuxième Formule Ford et on va essayer de faire quelques courses ensemble, ce qui sera super !
Quel a été votre parcours avant d’arriver en monoplace ?
J’ai commencé en faisant beaucoup de karting de location. Cela m’a appris à être propre sur mes trajectoires. Après j’ai pu enchaîner avec la Formule Ford à l’âge de 16 ans.
Pourquoi avoir choisi la monoplace ?
Je n’ai pas vraiment choisi la monoplace, c’était plutôt dans la logique de suivre mon père qui m’a fait m’intéresser à cette discipline plutôt qu’une autre. Ce qu’il faut savoir c’est que nous avions une Formule Ford avant que je commence à rouler et mon père me l’a mise à disposition pour que je puisse tenter ma chance en Championnat de France Historique. On y est allé, on a gagné donc c’était plutôt sympa.
Comment s’est passé la transition Formule Ford – F3 – FR 2.0 ?
Pendant que je roulais en Formule Ford, nous avons eu l’occasion d’acheter une Formule 3 Historique. Nous l’avons restauré et après mon premier titre, on a décidé de passer à l’étape supérieur où j’ai également rencontré le succès.
J’ai eu l’occasion de rouler contre des anciens pilotes de Formule 1 et d’endurance, il y avait un niveau assez incroyable en Historique. Je n’aurai qu’un seul regret dans ce championnat, ne pas avoir fait Monaco ! Le niveau était tel que les organisateurs ont décidé de ne pas faire participer les F3 car les pilotes allaient trop vites (rires).
Suite à ça, j’ai eu envie de rouler dans des compétitions plus modernes et j’ai acheté une Formule Renault pour aller courir en VdeV.
Cette première saison a été compliqué car le budget nous faisait un peu défaut. C’était donc difficile d’être bien préparé. C’est en partie pour cette raison que la saison suivante, nous sommes venus en TTE avec Hervé David Racing. Avec des coûts moindres et des réglementations bien spécifiques, nous avions toutes nos chances d’arriver et de nous battre pour la victoire.
En tant que jeune pilote ayant réussi, quels sont les conseils que vous pouvez donner pilotes de votre tranche d’âge qui voudraient suivre votre voie ?
Je vais paraitre un peu fataliste, mais je pense que les jeunes ne devraient pas se faire d’illusion quant à une carrière en sport automobile. Évidemment, on en rêve tous un petit peu, mais la chance, le budget et le talent pour y arriver sont extrêmement difficile à réunir.
Pour moi, la Formule 1 est encore un rêve, mais ce n’est pas l’essentiel. Il faut rouler, apprendre et se faire plaisir en piste avant tout. Si un jour cela paye, tant mieux ! Mais je pense qu’il ne faut pas partir avec l’idée d’arriver en Formule 1, en tout cas, pas en objectif principal.
Pour cela, le TTE a été super. La Formula’Cup a été un excellent tremplin vers les compétitions supérieurs et il y a de très belles batailles en haut du classement. Je me souviens de mes duels contre Caryl Fritsche avec qui nous nous sommes battus de nombreuses fois pour la première place. Cette année en Formula’Cup a été celle où j’ai le plus gagné en expérience. Elle a été la plus difficile de ma jeune carrière, mais c’est cette saison 2018 où j’ai vraiment appris de nombreuses choses en pilotage.
Comment vivez-vous la compétition en LMP3 par rapport aux autres disciplines que vous avez pu faire ?
Quand je vais en LMP3, je prends beaucoup de plaisir en piste mais c’est sérieux et carré. Il ne faut pas se louper. Alors qu’en monoplace et surtout en Formule Ford, si on casse, ce n’est pas bien grave. Les pièces sont beaucoup plus abordables. La compétition est un peu moins sévère, du coup c’est plus fun en piste et tout le monde s’amuse avant de chercher à finir premier.
Quelles sont vos ambitions pour la suite ?
Comme beaucoup, j’aimerais pouvoir trouver le budget pour faire toute la saison en LMP3. Se battre tous les jours pour trouver de l’argent afin de rouler est déjà une très grosse partie de la saison pour des pilotes comme nous. Si cela se passe bien en piste après, ce n’est que du bonus.
Chez TS Corse, les ambitions sont d’être devants. Nos objectifs seront donc de pousser au maximum pour monter sur le podium ou mieux.
Pour la suite, j’ai déjà eu des propositions en LMP2. Mais actuellement je me bats déjà pour trouver mon budget en LMP3. Celui du LMP2 n’est pas vraiment le même malheureusement. Mais pourquoi pas ! Je suis toujours ouvert à ce genre de demande. J’espère un jour pouvoir rouler en LMP2 voir plus. Mais pour le moment, je me focalise sur ma saison en LMP3. Ce que je fais me plait déjà beaucoup et si cela ne doit pas aller plus loin, ce sera déjà une sacré aventure.
Photo par France Racing