Après une première année dédiée à la Formule Renault Cup, le Trophée Tourisme Endurance relançait en septembre dernier une nouvelle opération de détection de jeunes pilotes talentueux. Cette fois-ci tournée vers le Trophée 1300 Mitjet, l’opération s’est déroulée en collaboration avec le Team Plantier by Fred Motors et le TTE. Ce comité de sélection a néanmoins rencontré des difficultés à sélectionner une femme et un homme pour partager un demi-volant chacun (2 courses par pilote), avec plus de 60 demandes au total !
Finalement, nos deux pilotes sont venus, ont roulé, ont (beaucoup) appris et ils espèrent revenir : rencontre avec Inès Poli et Danny Buntschu !
Pouvez-vous vous présenter ?
Danny : Je m’appelle Danny Buntschu, j’ai 19 ans et suis un pilote automobile suisse.
Inès : Je m’appelle Inès Poli et j’ai 19 ans. D’origine de l’Hérault, j’habite maintenant à Hyères. Je travaille pour une entreprise aux Pays-Bas dans la location de matériel photo et vidéo dans toute l’Europe. En parallèle, je suis en train de démarrer une activité de réalisation de reportages photo et vidéo pour les entreprises ou les particuliers.
D’où vous est venue la passion du sport auto et depuis quand faites-vous de la compétition ?
Danny : Cette passion est née grâce à mon frère Michaël, lui-même pilote reconnu. Il m’a alors entraîné dans la course lorsque j’étais enfant. Depuis maintenant plusieurs années, il me fait part de sa grande expérience et m’oriente dans mes choix de carrière. J’ai commencé le karting de compétition à 8 ans.
Inès : Cette passion vient de mon père. Longtemps pilote de Rallye, il a voulu transmettre cette passion à mon grand frère en le mettant au kart. Je les ai toujours suivis et c’est ce qui m’a donné envie d’en faire aussi par la suite. J’ai commencé à 5 ans et demi en loisir et j’ai démarré les compétitions dès l’âge de 7 ans.
Par quel biais avez-vous vu la sélection du TTE ? Pensiez-vous être pris ?
Danny : Par pur hasard, en me baladant sur Facebook. Cependant, je connaissais déjà le championnat avant cela. En m’inscrivant, j’ai tout de suite eu la certitude que je serais pris !
Inès : J’ai vu la sélection du TTE sur Facebook. Mon expérience en karting, mon envie de découvrir le pilotage et la compétition dans une auto, m’ont décidé à m’inscrire pour relever ce challenge. De plus, les filles n’étant pas très nombreuses en sport auto, je me suis dit que j’aurais plus de chance !
Comment s’est déroulé votre week-end de course ?
Danny : Le week-end s’est bien déroulé dans l’ensemble. Le challenge était de taille. En effet, je ne connaissais ni le circuit, ni la voiture.
Plongé dans l’inconnu, il a fallu très vite prendre ses repères et s’adapter, car nous n’avions qu’une seule séance d’essais avant les qualifications. Durant celle-ci, je ne fais que 3 tours avant que mon moteur ne casse. J’arrive tout de même à me placer 12ème sur la grille du lendemain en étant gêné dans mon seul tour rapide !
Je démarre la première course en ayant effectué 12 tours de piste jusqu’ici, alors je n’avais pas encore tous mes repères et cela m’a beaucoup pénalisé. Après un départ difficile, un nouveau moteur moins performant et un rythme moyen, je finis 14ème.
Un peu déçu de la veille, c’est le couteau entre les dents que je m’attaque à la deuxième course. En partant 14ème, je reprends tour par tour des positions avec des chronos proches des premiers. Finalement, je finis 7ème après une longue bataille avec deux concurrents, dont l’ancien leader du championnat ! Mon rythme était très bon et ma grande expérience en karting m’a permis de tirer mon épingle du jeu lors des bagarres en course.
Inès : Très riche en émotion, j’ai pu découvrir la course de voitures, la Mitjet 1300, et ce mythique circuit de Magny-Cours.
Je crois que je suis vraiment passée par toutes les émotions qui puissent exister. De la colère à la joie en passant par le stress et la déception !
J’ai progressé tout le long du week-end en améliorant mes temps à chaque tour du vendredi au dimanche. Ainsi, je suis passée de 8s à moins de 3s au tour face aux leaders. Au-delà de ça, j’ai pris énormément de plaisir à me battre dans le peloton et à doubler.
J’ai pu voir la bonne ambiance qu’il y a dans cette catégorie, même entre les équipes concurrentes qui travaillent très sérieusement la journée et n’hésitent pas à s’entraider, et savent se rassembler pour passer un bon moment le soir (débrief oblige !).
La seule frustration reste évidemment le manque de roulage en demi-volant, mais cela faisait partie du jeu.
Quelles sont les sensations au volant de la Mitjet 1300 ?
Danny : C’est une voiture très spéciale. Comme en karting, l’absence de différentiel nous oblige à mettre la voiture en glisse pour la pivoter. C’est très amusant, mais aussi surprenant ! Je suis un pilote qui aime piloter propre et calmement de base, alors j’ai dû m’adapter et me forcer à l’emmener à la dérive constamment. C’est curieusement ça qui donne de la vitesse latérale et qui fait aller vite. Ayant compris cela, j’ai mis en application ces connaissances à la dernière course et cela a marché.
Inès : Cette auto procure d’excellentes sensations. Elle se rattrape facilement, on peut jouer avec elle, et c’est ce qui me plaît.
C’est vraiment le pilote qui conduit la voiture et nous ne sommes pas limités par des contraintes qu’une grosse voiture peut avoir. On peut la faire glisser de l’arrière et de l’avant comme on le souhaite. Bien qu’elle soit chaussée de pneumatiques « routiers », c’est une auto qui m’a surprise par le grip important me permettant d’aller chercher très loin les limites !
Conseilleriez-vous la Mitjet 1300 à des jeunes pilotes voulant progresser et grimper les échelons ?
Danny : Oui ! Pour apprendre, c’est très bien. La voiture est petite, peu puissante et il y a quelques similitudes avec le karting. Je pense que pour la transition avec la voiture, c’est intéressant. La Mitjet est aussi un bon moyen pour apprendre et se familiariser avec les circuits automobiles qui sont beaucoup plus grands que ceux en karting, avant de passer à des voitures plus puissantes.
Inès : La Mitjet 1300 est une excellente voiture pour commencer. Je pense que c’est la meilleure transition entre le karting et la compétition des voitures dites fermées. Comme dit précédemment, on rattrape facilement la voiture, on joue, car il n’y a aucune assistance.
C’est une voiture qui ne va pas spécialement vite, mais qui permet quand même d’avoir de belles sensations dans les virages avec son rapport poids/puissance intéressant.
Cette catégorie a un rapport prix/performance imbattable !
Connaissez-vous déjà votre programme 2023 ?
Danny : Je ne sais pas encore ce que je vais faire en 2023. Tout dépend du budget que j’aurai à disposition. Mais ce qui est sûr, c’est que je travaille dur pour espérer pouvoir passer à l’étape supérieure et commencer la voiture.
Inès : Je n’avais aucun programme pour 2022 si ce n’est de venir sur quelques courses pour faire de la photo. Mais avec l’encouragement de certains et le fait d’avoir goûté à la voiture, je vais essayer de trouver un budget pour rouler en volant complet l’année prochaine !
Un mot pour vos supporters et sponsors ?
Danny : Je remercie ma famille, en particulier mon frère qui m’a accompagné durant ce week-end et lors de nombreuses courses cette année. Son expérience et ses conseils sont d’une aide très précieuse et je ne serais probablement pas là où je suis aujourd’hui sans lui. Je remercie également toutes les personnes qui me soutiennent de près ou de loin dans mon aventure. À très bientôt sur les circuits !
Inès : Premièrement, un grand merci au TTE et au Team Plantier by Fred Motors de m’avoir fait confiance en m’offrant cette opportunité. Merci également à mon papa qui m’a accompagné et aidé pour la logistique, de m’avoir soutenu, fait confiance et aidé à reprendre confiance en moi pendant le week-end. Ensuite merci aux mécanos Nico et Karim pour le boulot vendredi soir. Encore Nico pour les encouragements et conseils de conduite !