Communément appelé “TTE”, le TTE Pirelli Series existe depuis maintenant 12 saisons. Si au début, la compétition se déroulait dans le cadre d’autres meetings, le Trophée Tourisme Endurance a rapidement pris sa liberté. D’abord seul puis en prenant des plateaux sous son aile pour, aujourd’hui, arriver à des meetings complets sans intervention extérieure mais avec parfois l’adjonction de plateaux devenus partenaires. Les écuries se sont créées, puis défaites, puis remontées un bon nombre de fois depuis tant d’années. Certaines ont même maintenant de l’expérience dans d’autres disciplines. Aujourd’hui, la plupart des personnes dans le paddock ont une histoire avec le TTE et plusieurs sont présentes depuis le départ ou presque.
D’un point de vue extérieur, cette expérience peut faire peur aux débutants : comment gérer cet élément lors d’un week-end ? Comment adaptent-ils leur structure pour coller au règlement ? Ne va-t-on pas se faire marcher dessus par les concurrents expérimentés ? Ces questions font partie d’une longue liste que des équipes novices ou souhaitant débuter peuvent se poser.
Coup de chance, aujourd’hui, nous écrivons ces lignes pour vous apporter un “condensé” de cette expérience. Nous allons voir différents sujets pour vous permettre de monter votre équipe, préparer une voiture et venir rouler en toute tranquillité sur nos épreuves du TTE Pirelli Series ou du Free Endurance. Suivez le guide, c’est parti !
Partie 1 : Monter une équipe humaine et solide
Que ce soit au travail, dans les clubs sportifs et en sport automobile, le travail de groupe est omniprésent. Une écurie automobile, comme une équipe sportive, se doit de respecter un certain nombre de règles. Celles-ci permettent une entente, une répartition et une cohésion qui ont du sens et qui fonctionnent. En ne comptant pas les pilotes, voici les personnes clés dont vous devrez vous entourer pour passer un bon week-end.
Le Team manager :
La pierre angulaire d’une équipe en course automobile est le team manager. C’est le pilier de l’équipe. Globalement, pendant les phases de préparation, de course et d’après-course, c’est lui qui mène les autres membres. Le team manager, après concertation avec son équipe, tranche sur la stratégie de la course, se permet de l’adapter (en fonction des actions en piste) et prend la responsabilité de gérer la course de son équipe. Un bon team manager doit donc être fiable, réfléchi et doté d’un sens de la stratégie, de l’adaptation et de l’anticipation. Il doit aussi être doté d’un calme à tout épreuve pour affronter les montées d’adrénaline du week-end de course.
Il délègue les tâches au reste de l’équipe. C’est encore plus vrai si cette personne gère deux voitures ou plus. Il peut s’aider d’outils de gestion (temps au tour, météo, etc) et sa check-list est en général son meilleur allié. Une fois que l’expérience vient et que les automatismes sont intégrés, le travail du team manager se simplifie et globalement n’est rien d’autre que de la préparation et de la gestion d’imprévu.
Les mécaniciens :
Ensuite, viennent les mécaniciens. Le nombre idéal pour une voiture est de deux personnes avec un mécanicien référent. Deux car ils pourront interagir l’un avec l’autre, voir ce que l’un ne voit pas, faire ce que l’autre ne sait pas faire, etc. Le mécanicien référent se doit de suivre la voiture, de sa préparation au garage aux séances de roulage et jusqu’à la fin du meeting. Rassurez-vous, vous n’avez pas besoin de recruter des mécaniciens professionnels.
La plupart ont comme passion la mécanique, sans forcément officier dans un garage en temps normal. Le plus important dans votre choix sera l’entente entre les deux personnes et leur capacité à penser aux choses importantes aux bons moments. Une bonne cohésion et connaissance de l’autre permet un gain de temps considérable avant, pendant et après les séances de roulage.
L’essence :
Après les mécaniciens, vient le groupe de la pompe à essence. Ils doivent être au nombre de trois lors des arrêts pour effectuer un ravitaillement en carburant : un à la pompe, un au pistolet et un à l’extincteur. Un esprit vif et vigilant est indispensable pour éviter le moindre souci. Les arrêts sont en général une source de stress intense et un simple manque d’attention peut faire des dégâts. Les mécaniciens peuvent également faire partie de l’équipe à la pompe, de même que les pilotes en attente de leur relais.
Pour terminer sur cette première partie, sachez que les rôles peuvent très bien se chevaucher. Un team manager peut être mécanicien, et c’est souvent le cas, un pilote peut être team manager, etc. Mais l’idéal dans une équipe est avant tout que chacun dispose de son rôle attitré et précis. En effet, il sera difficile pour le team manager de participer au ravitaillement de l’essence et de surveiller le temps de l’arrêt pour ne pas perdre de précieuses secondes. Comme dans la vie professionnelle, essayez de privilégier le domaine de compétence de la personne. Néanmoins, c’est un plus si tout le monde dans l’équipe a des connaissances dans divers domaines. Pensez également qu’avoir une personne en plus n’est jamais négatif, au contraire. Si un membre est malade pendant l’épreuve ou rencontre un imprévu, deux mains de remplacement ou supplémentaires sont toujours appréciables.
Les personnes listées au-dessus forment, bien entendu, le minimum vital pour passer un week-end normal et ne pas courir dans tous les sens du vendredi au dimanche. Nous n’avons évidemment pas compté les personnes annexes qui peuvent apporter un confort à l’équipe durant le meeting : ingénieur data, cuisinier, etc. En point final, peu importe combien de personnes seront avec vous pour votre tout premier week-end de course, le point clé sera votre cohésion d’équipe et une répartition des rôles claires.
Nelson Lukes, team manager de K-Worx Racing :
“80% du travail du team manager se fait avant le meeting. L’idéal est qu’il n’ait que du rappel, de la gestion d’urgence ou d’imprévu et de la vérification du travail fait pour s’assurer que la voiture roulera sans problème à la prochaine session. J’ai commencé l’endurance en 2017 et j’éprouvais beaucoup de stress concernant les arrêts aux stands. Mais une bonne préparation et des membres d’équipe en qui je pouvais avoir confiance m’ont aidé à dépasser ce stress.”
Cette première partie du Guide de l’Endurance s’achève ! La prochaine fois, nous nous retrouverons pour parler du choix de la voiture !