➡️ Partie 1 du Guide de l’Endurance en TTE disponible sur ce lien.
Partie 2 : Préparer une voiture fiable et compétitive
Ça y est, votre équipe est constituée. Si vous n’avez pas la chance d’avoir un véhicule, cette partie sur l’achat et la préparation de la voiture vous sera très importante.
L’achat d’une voiture routière, c’est un peu la loterie : vous pouvez aller voir n’importe quel constructeur et prendre la voiture qui vous plait pour le budget dont vous disposez. En fonction de l’un ou l’autre, vous savez que les frais d’entretien seront plus importants, mais que peu importe le prix, votre véhicule tiendra des dizaines de milliers de kilomètres voire plus. En compétition, les seules différences sont que ce facteur d’entretien est multiplié par 100 et que la voiture ne tiendra pas plusieurs milliers de kilomètres. Et ceci pour une bonne raison, vous allez rouler vite et fort !
Concernant l’investissement dans une voiture de course, il y a plusieurs écoles. On vous passe l’étape du choix entre propulsion et traction, c’est avant tout personnel ! Voici les différentes catégories acceptées en TTE : Groupes N, FN – F2000 – A, FA – Coupes de Marque Tourisme conformes à leur réglementation d’origine – TCR – GT de série – GT FFSA (les véhicules homologués pour la Coupe de France GT FFSA en 2020 sont éligibles en TTE, sans obligation d’inscription au Championnat de France GT FFSA) – GT4 (les véhicules homologués GT4 sont admis à la condition qu’ils soient inscrits au Championnat de France GT FFSA SRO) – Championnat WTCC.
Premier cas, vous achetez ou montez une voiture pour vous, vos amis et vous ne chercherez pas la rentabilité pour l’équipe. Le sport automobile reste et restera un loisir pour quelques week-ends dans l’année.
Si vous faites partie de cette première catégorie et que vous voulez limiter les frais, il n’y a qu’une solution : investir dans une voiture produite à beaucoup d’exemplaires, qui coûte donc moins chère. Les autos de coupe de marque sont typiquement les voitures qui entrent dans cette catégorie. Fabriquées en nombre et disposant d’un stock de pièces important chez le constructeur, vous êtes à peu près sûr de pouvoir entretenir la voiture pour un montant relativement faible. Vous êtes également sûr de trouver des solutions à vos éventuels soucis car telle ou telle équipe les ont déjà rencontrés et solutionnés.
Deuxième possibilité, vous souhaitez monter votre équipe et être rentable sur vos week-ends de compétition. Un autre facteur entre en jeu. En plus de viser un coût d’exploitation faible, vous allez vouloir rentabiliser l’achat de la voiture et donc rouler le plus possible. Avec sept épreuves en TTE Pirelli Series et six en Free Endurance, vous serez déjà servi, mais vous aurez tout de même l’occasion de faire plus. L’achat d’une voiture passe donc par l’évaluation des catégories et des voitures acceptées ici et là. Par exemple, une Peugeot 208 Racing Cup sera acceptée en TTE et en Free Endurance, pour un total de 13 épreuves par an.
Enfin, un troisième cas existe, mais reste minoritaire sur les grilles de départ : les aficionados. Certaines personnes sont passionnées d’un constructeur en particulier et souhaitent construire ou acheter une de leur auto. Et c’est très bien pour la diversité ! Au TTE, on adore ça et plusieurs équipes ont montré que c’est tout à fait faisable. Mais, cela prend forcément plus de temps et plus d’argent. Si la voiture dispose d’une version de course mais n’a pas été vendu comme une auto de coupe de marque, la voiture sera chère et les pièces peu communes. C’est encore pire avec des voitures préparées sans base de voiture de course ! Faire homologuer ce genre de véhicules n’est pas impossible, mais beaucoup plus contraignant et le règlement technique impose un cahier des charges strict. Vous vous mettez à la place du constructeur et cela requiert de la stratégie, de l’ingéniosité et surtout un budget conséquent. Une fois sur roues et homologuée techniquement, il faudra la fiabiliser, on y vient justement !
Passons à la préparation de la voiture avant une saison ou un meeting. La suite vaut pour les trois cas vus précédemment. En Endurance, nous visons la fiabilité. Quatre heures de course, c’est à la fois court et long. En sprint, une casse et c’est l’abandon, alors qu’en endurance, vous vous devez de réparer pour ne pas perdre de temps et continuer la course.
Un entretien régulier, mais surtout des achats de pièces de qualité et réputées sont conseillés. Ce n’est pas la peine de passer votre budget dans les marques les plus chères, mais certaines sont à éviter. Il faut se renseigner et/ou tester si possible. Faites tout de même attention, certaines pièces sont imposées par les constructeurs pour certaines voitures. Après plusieurs saisons, il n’est pas rare de voir des équipes avec des voitures entières en pièces dans leur camion.
L’idéal est de travailler en utilisant le plus possible de pièces spécifiques pour l’endurance. Durant la phase de préparation, il faut aussi s’assurer de sécuriser le plus d’éléments possibles, par exemple les capteurs, câbles et durites. Ces éléments ne nuisent pas forcément directement à la performance, mais peuvent entraîner les pannes successives d’autres parties de la voiture. Combien de fois un capteur mal branché ou une durite fuyante a provoqué une casse mécanique beaucoup plus grave que prévu ? Trop.
Le soin apporté dans la préparation et l’entretien est crucial et peut vous permettre de passer quatre heures de course en piste plutôt qu’aux stands. Au départ, vous ne pourrez pas forcément désosser la voiture entre chaque course, mais il faut préparer une liste des points de contrôle cruciaux et au moins prendre le temps d’effectuer ceux-ci.
Pour s’assurer une maintenance correcte, l’idéal est d’utiliser des outils simples, mais indispensables : la check-list ! Chaque période d’entretien peut être raccourcie, car vous savez quels éléments sont à changer à quelle période. Vous êtes à la fin de la première séance d’essais privés ? Ok, ces deux éléments sont à faire, ces trois-là non. Et chaque mécanicien s’assure d’un suivi après chaque session pour avoir une voiture toujours en forme.
Point supplémentaire sur la préparation : des entreprises peuvent se charger de préparer vos voitures pour les courses à venir. Pratique, mais plus cher que de réaliser les opérations soi-même, il faut tout de même veiller à avoir confiance en la personne à qui vous confiez votre voiture. Nombreux sont les retours sur de “mauvais préparateur”, mais d’autres en sont très contents. Faites donc attention à ce point, non négligeable si vous souhaitez impliquer d’autres personnes que vous dans la préparation.
Antoine Rigon, team manager et pilote du Team GTR33 :
“En 2012, nous avons rejoint le TTE avec une Lotus Elise de route préparée pour la course. Même si c’est une expérience formidable, je ne conseillerais pas de porter son choix sur une voiture de route. Nous avons pu fiabiliser les voitures grâce à plusieurs années de travail et surtout de nombreuses casses et tests mécaniques. Le coût de revient de l’auto est nettement supérieur à des voitures bien plus puissantes au cumul… Pour commencer et surtout assurer une fiabilité exemplaire, les autos de coupe de marque sont les références.”
La deuxième partie du Guide de l’Endurance se termine ! La prochaine fois, nous verrons comment gérer efficacement la logistique d’une épreuve !