Le Trophée Tourisme Endurance revient sur le Circuit d’Albi en 2020 après une absence de 5 ans. Presque tous les plateaux : Endurance Berline/GT – 1300 Mitjet et Free Racing, seront de la partie dans le Tarn. Véritable lieu d’histoire pour sa cité, sa fameuse cathédrale et son circuit, Albi possède toutes les clés d’un lancement de saison réussi pour le TTE. Gregor Raymondis, directeur général du Circuit d’Albi est revenu avec nous sur ce renouveau.
Parlez nous un peu du circuit, de sa piste, ses spécificités et de son histoire
“Il faut commencer par l’histoire : le Circuit d’Albi, sur ce tracé permanent sur la commune du Séquestre, date de 1959. Mais la piste existe depuis les années 30. Les compétitions se déroulaient sur un tracé routier comme tous les autres circuits de l’époque. Les concurrents roulaient sur des itinéraires routiers bien précis, comme au Mans ou à Rouen pour citer les plus connus. Mais en 1955, à cause de l’accident du Mans, les réglementations ont changé et les courses automobiles allaient désormais se dérouler sur des pistes fermées.
Ici à Albi, les travaux ont commencé en 1959 pour proposer une piste de vitesse fermée et le circuit tel que nous le connaissons aujourd’hui a ouvert en 1962. Il est actuellement le plus vieux circuit français encore en activité – en ne comptant pas Le Mans car il se compose d’axes routiers. Le Bugatti date quant à lui des années 1970.
Sur le Circuit d’Albi nous retrouvons des éléments typiques des anciens tracés avec beaucoup de ligne droite et des freinages importants. Cela en fait un circuit très rapide et qui favorise la compétition du fait du nombre de dépassement possible. Avec la succession de virages et de lignes droites, la piste est taillée pour la compétition.
Le tracé a néanmoins évolué depuis la création en 1959. Des virages ont été ajoutés en 2009 pour casser la vitesse car les performances des voitures et des motos ont augmenté avec le temps. Cela devenait dangereux. Il a également fallu prévoir des dégagements et améliorer la sécurité générale, mais le circuit garde globalement ses traits atypiques.
D’ailleurs pour l’anecdote, c’est un pilote du TTE qui a longtemps détenu le record du circuit : Dominique Cauvin sur NORMA M20. Ce record avait été établi lors de l’édition 2015.”
Le TTE est donc venu pour la dernière fois en 2015 à Albi, qu’est-ce que cela vous fait d’accueillir à nouveau une course d’endurance sur votre piste ?
“Nous sommes très contents d’accueillir le TTE cette année ! Depuis qu’ils ont commencé, ils n’ont cessé de s’améliorer et de grossir à vue d’oeil. Les plateaux sont de plus en plus garnis et de plus en plus intéressants. Nous sommes donc très heureux de les voir revenir avec cette fois un plateau bien plus conséquent qu’en 2015. La qualité des voitures est vraiment devenue incroyable, surtout pour des courses d’endurance en France.”
La région et la ville d’Albi permettent d’allier tourisme et histoire, pouvez-vous nous en parler ?
“Nous sommes dans la région du Sud-Ouest, à 35 minutes de Toulouse. L’endroit est un bassin de population assez dense. Albi spécifiquement, Cité Épiscopale et classée au patrimoine de l’UNESCO, accueille presque un million de touriste chaque année. Le circuit participe également à ce tourisme avec son histoire et ses compétitions encore aujourd’hui.
Un des gros points forts du circuit est d’ailleurs sa localisation à seulement deux kilomètres du centre ville d’Albi. Nous avons donc tous les avantages d’avoir une ville avec toutes les commodités nécessaires juste à côté.”
Avec le retour des épreuves, les conditions sanitaires se doivent d’être exemplaire – comment le Circuit d’Albi s’y est-il préparé ?
“Nous avons créé avec les recommandations du ministère et des fédérations, un plan d’action sanitaire très particulier. Celui-ci donne tous les détails de comment doit se dérouler une épreuve. Nous l’avons transmis à la préfecture du Tarn, qui valide le déroulement de l’épreuve.
Pour nous, la règle de base est de respecter les gestes barrières. Pour cela, nous avons nommé une personne qui veillera à ce respect durant toute l’épreuve. Cette personne du staff médical est chargée de faire respecter ces gestes et éventuellement de prendre en charge une personne malade si besoin. Nous avons également une jauge de spectateurs qui est limitée. Pour le TTE, nous ne savons pas si le circuit sera ouvert au public ou non car nous n’avons pas de billetterie.”
Des rumeurs parlent de l’engagement d’une ou plusieurs Porsche Cayman GT4 ainsi qu’une Mitjet 2L pour la course d’endurance, pouvez-vous nous en parler ?
“Bien sûr ! L’idée de base était d’engager trois Porsche que nous avons au circuit, mais nous sommes revenus à deux, puis une. Nous avions deux équipages quasiment prêts, mais suite à des désistements, nous allons réunir toutes les personnes sur une seule Porsche.
Concernant la Mitjet, si tout va bien, elle sera engagée aussi. Tout ceci nous permet de faire ce que d’autres circuits ne font pas, à savoir utiliser nos voitures et notre savoir-faire pour engager des voitures en compétition. Nos équipes connaissent parfaitement ces voitures car nous les exploitons tous les jours avec notre école de pilotage. Le circuit a les capacités de pouvoir s’engager et nous le faisons car nous sommes “à la maison” tout simplement.
Nous allons donc effectivement porter la casquette de team pour cette épreuve.”