Parmi les équipes de la Formula’Cup, on arrive à trouver quelques indépendants qui viennent rivaliser avec les plus grands teams de monoplace. Patryck Boutin est l’un de ses pilotes. En plus de prendre du plaisir au volant de sa Formule Renault, il affronte ses concurrents avec la bonne humeur et se réjouit d’une féroce compétition. Nous l’avons rencontré pour échanger quelques mots avec lui sur sa carrière, mais également sur la discipline et son potentiel.
Pourriez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
« Je m’appelle Patryck Boutin, j’ai 68 ans et suis retraité. J’ai commencé le sport automobile dans les années 1970 et ai fait du rallye comme du circuit jusqu’en 1975. Je me suis retrouvé finaliste du volant Shell sur le circuit Bugatti et j’ai pu participer à une saison de Formule 3 Europe en 1973, année où Jacques Laffite est devenu champion de la discipline.
Par la suite, j’ai repris le sport automobile en tant qu’indépendant suite à ma retraite. Je m’étais dit que si c’était possible de le faire, je le ferais. J’ai donc racheté une monoplace pour faire du circuit et me faire plaisir au volant. »
Pourquoi avoir choisi la monoplace pour votre retour ?
« J’ai eu la chance de courir en F3 et j’en ai d’excellents souvenirs. Je voulais retrouver ces sensations et la Formule Renault est ce qui se rapproche le plus des F3 de l’époque. La F3 d’aujourd’hui est beaucoup plus puissante alors que la Formule Renault est un compromis performance/prix tout à fait adéquate pour mes compétences et mon budget. Je préfère également la monoplace à une voiture fermée, c’est surtout pour cette raison que j’y roule.«
En tant qu’ancien jeune pilote de formule de promotion, quels sont les conseils que vous pourriez donner à un jeune pilote qui souhaite grimper les échelons ?
« C’est assez difficile de répondre à ce genre de question. Je pense qu’il y a plusieurs facteurs qui vont faire la réussite d’un pilote. Il faut trois choses dans le bon ordre : l’argent, la chance et le talent.
L’argent, car le sport automobile coûte cher et même si ce n’est pas vous qui amenez les moyens, il vous faut du soutien à ce niveau. Ensuite, il faut une grosse part de chance, que vous pouvez saisir avec vos moyens. Et finalement, le talent viendra concrétiser les opportunités créées par les deux autres facteurs. Sans un des deux premiers facteurs, il est difficile d’exprimer son talent à très haut niveau malheureusement.
D’ailleurs, concernant ce facteur, je dirais qu’il faut vraiment beaucoup travailler pour perfectionner son talent. À part quelques personnes, la plupart des pilotes professionnels ont des années d’entraînement derrière eux pour être à leur niveau. »
Quelle discipline conseilleriez-vous à un jeune pilote ?
« À mon avis, si on veut performer en sport automobile, le passage en monoplace est indispensable. C’est la base du sport automobile pour apprendre, car il faut mener la voiture de bout en bout pour être rapide. La Formula’Cup fait partie des compétitions idéales pour vraiment apprendre à conduire une monoplace et commencer à se frotter à des adversaires déjà rapides. C’est une très bonne école et la discipline peut être un très bon tremplin pour la suite je trouve. »
Maintenant en tant que gentleman driver, quels sont les conseils que vous pourriez donner à un pilote indépendant qui souhaite prendre du plaisir au volant ?
« Si un pilote dispose d’une Formule Renault, je dirais également que la Formula’Cup est une discipline intéressante. Elle est certes encore à ses débuts mais c’est justement ce qui est intéressant pour l’avenir. Nous nous amusons déjà beaucoup en piste, mais plus il y aura de monde, plus la compétition sera passionnante à vivre. L’autre avantage est que toutes les voitures sont des Formule Renault et tout le monde arrive à se battre ensemble.
Je dirais aussi que financièrement, c’est vraiment une bonne alternative aux autres compétitions, car la Formula’Cup est relativement abordable quand même et propose un niveau de compétition qu’on retrouve difficilement ailleurs. »
Après quelques courses en Formula’Cup l’an dernier, votre programme 2020 est-il déjà établi ?
« En 2019, je n’ai pu faire que trois courses effectivement. Cependant en 2020, j’ai prévu de faire toute la saison. J’ai trouvé mon financement et c’est dans mon planning. L’année dernière, on s’est vraiment bien amusé avec les autres pilotes et ça m’a donné envie de faire encore mieux cette année !«