
À 67 ans, Thierry Lejeune n’a rien perdu de sa passion ni de sa lucidité. Figure du plateau Free Proto, il s’est récemment vu offrir un joli cadeau : une journée de roulage au volant de la spectaculaire NOVA NP02 sur le circuit Pau Arnos. L’occasion pour ce gentleman driver de découvrir une voiture au potentiel bluffant… et de prouver que l’âge n’est définitivement pas un frein à la performance.
Une opportunité inattendue
Si ce test a pu avoir lieu, c’est avant tout grâce à Florent Mouyal, titré en 2024, et à Nova Proto, qui souhaitait récompenser ses champions. Malheureusement absent, Mouyal a proposé à Thierry de prendre sa place. « Pour moi, c’était Noël ! », s’amuse Lejeune, encore ému de cette opportunité rare.
Des premiers tours tout en prudence
Sur le très technique tracé Pau Arnos, Thierry a pu enchaîner deux séries de six tours au volant de la NP02. « Tout le monde était mort de peur dans les premiers tours », confie-t-il en souriant. Mais dès la deuxième série, les pilotes se sont lâchés. « On commence à comprendre la voiture, à freiner un peu plus tard, à accélérer plus tôt. Il aurait fallu une troisième série pour vraiment exploiter le potentiel. »
Une voiture taillée pour l’endurance
Thierry ne tarit pas d’éloges sur la NP02 : « Le couple est incroyable, le freinage est phénoménal. Et surtout, elle est confortable ! Par rapport aux Norma M20, c’est un vrai progrès pour l’endurance. » L’habitacle fermé ? « J’avais peur d’être gêné, mais on oublie très vite les montants de porte. Finalement, c’est très agréable. »
Le Proto, une passion toujours vivace
Quatrième du championnat 2024, Thierry Lejeune est loin de penser à raccrocher le casque. « À 67 ans, finir devant des pilotes de 35, c’est incroyable. Le plaisir est toujours là. » Et il milite activement pour attirer de nouveaux pilotes en Proto : « Ce sont des voitures magnifiques, très formatrices. On devrait être 30 au départ, pas 22 ! »
Le Proto en mode artisanal… mais efficace
Avec sa femme, Thierry gère seul sa voiture. Une organisation minimaliste, mais qui fonctionne. « On a l’expérience, on adapte les réglages avec un cahier de notes, et surtout, on fait confiance à la qualité de la voiture. La Nova, elle est bonne partout. » Et s’il devait citer un mot sur les équipes de Nova Proto ? « Professionnels et humains. C’est rare. Même avec une ancienne voiture, ils vous accueillent comme un client à part entière. »
Une génération à part… mais pas dépassée
Quand on lui parle des jeunes talents du Proto, comme Florent Mouial ou Dominique Cauvin, Thierry ne cache pas son admiration. « Ils sont doués, très forts. Mais on est encore là ! » sourit-il. Une phrase qui résume bien son état d’esprit : du respect pour les autres, mais une foi intacte en ses propres capacités.
Et demain ?
Thierry Lejeune n’a pas encore pris sa retraite des paddocks. Ni même de la Free Proto. Il observe, il partage, il roule, toujours avec passion. « Quand je vois Louis Bureau, 75 ans… ça donne de l’espoir ! »